Le Christianisme, perpétuelle relance

Lorsque Jésus-Christ arriva, il fut aux prises avec une institution religieuse très établie, très savante, et ayant une reconnaissance large, au même titre que l'Église catholique du XIe siècle. C'étaient les pharisiens. Et on peut dire, d'une certaine façon, que les cathares – cathare signi-fiant «pur» en grec (katarós) – s'identifiaient aux premiers chrétiens, dont ils prétendaient conserver la spiritualité et les usages, tandis qu'il considéraient le catholicisme comme une assemblée de pharisiens. Les cathares vivaient dans la pauvreté, en commun, ils ne mangeaient pas de viande, de lait et d'oeufs – comme, probablement, les premiers chrétiens et encore aujourd'hui les coptes en Égypte – et ils étaient persécutés. Voilà quelques points communs qu'ils partageaient avec les premiers chrétiens.
L'Église d'aujourd'hui – protestantisme compris – descend de cette Église romaine de l'époque. Il faut remarquer à quel point la majeure partie des enseignements de Jésus ont perdu leur sens. La pauvreté premièrement, car beaucoup de chrétiens, lorsqu'ils vont à la messe, emportent leurs plus beaux habits, se parfument et se coiffent... L'amour également, ainsi que la vie en communauté, car jamais l'homme n'a été plus seul qu'aujourd'hui, à cause du progrès mais également à cause de L'Église qui, plutôt que se souder, a favorisé la hiérarchisation ainsi qu'une compartimentation des différentes échelles de cette hiérarchie, devenues plus isolées que si elle n'étaient pas dans l'Église. Il faut reconnaître que le mot Église – du grec «assemblée» (´ecclésia) – a perdu son sens et est devenu le bâtiment de pierre que nous partageons une fois par semaine. E.B.